Savez-vous quel est votre âge biologique ?

Votre âge biologique ne correspond pas nécessairement à votre âge chronologique !

En 2015, la revue Proceedings of the National Academy of Sciences crée la surprise en révélant que, dès la trentaine, le corps de certaines personnes peut vieillir plus rapidement que la moyenne. 

Cette différence est parfois si marquée que, selon les chercheurs cités dans l'article, et en se basant sur 18 marqueurs biologiques (IMC, ratio taille/ hanches, taux de protéines, score calcique ADN...), il est possible que des individus de 38 ans d’âge chronologique présentent un âge biologique allant de moins de 30 ans à... plus de 60 ans.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette réalité s’explique par deux notions fondamentales : l’âge chronologique et l’âge biologique. Le premier, déterminé par notre date de naissance, est purement une donnée temporelle. Le second, quant à lui, reflète notre état global : cardio-respiratoire, pulmonaire, osseux, immunitaire... Appelé aussi « âge physiologique », l’âge biologique correspond davantage à la manière dont nos cellules ont vieilli au fil du temps.

Votre mode de vie joue un rôle déterminant

Tous les experts s’accordent à dire que notre patrimoine génétique influe sur notre rythme de vieillissement et sur notre espérance de vie. Cela est vrai, mais ce n’est pas le seul facteur déterminant pour évaluer avec précision votre âge biologique. En réalité, votre mode de vie joue un rôle crucial – et même prédominant – dans ce processus, ainsi que dans l’accélération éventuelle du vieillissement.

Pratiquer une activité physique régulière, adopter une alimentation saine et équilibrée, consommer du tabac et/ ou de l’alcool, ou encore la qualité et la durée de votre sommeil… voilà autant de facteurs – positifs ou négatifs selon les cas – qui influencent directement votre vieillissement, et donc votre âge biologique. La génétique et l’immunité restent également des éléments à considérer.

Vous connaissez votre âge chronologique. Mais qu’en est-il de votre âge biologique ?

Quel test choisir pour déterminer votre âge biologique ?

Dans les ouvrages spécialisés ou sur Internet, il existe une multitude de tests censés mesurer l’écart entre votre âge chronologique et votre âge biologique. Certains semblent sérieux et fiables, tandis que d'autres suscitent des interrogations... Les questions varient tellement d’un test à l’autre qu’on peut légitimement douter de leur objectif commun : évaluer votre âge biologique. 

Même lorsque certaines questions se recoupent, les écarts observés dans les années à ajouter ou à retrancher à votre âge chronologique sont parfois si importants qu’ils compromettent la fiabilité et la crédibilité de ces outils. Qui faut-il croire ?

Voici un test de base qui ne repose pas uniquement sur des questions plus ou moins subjectives. Il s’appuie sur un mélange équilibré d’exercices simples et rapides, accessibles à tous, ainsi que sur des données chiffrées, objectives et impartiales. Les résultats vous donneront un premier aperçu de la différence éventuelle entre votre âge chronologique et votre âge biologique.

Pour une évaluation plus approfondie, il existe également des tests spécialisés, proposés dans certains centres. Ces derniers prennent en compte des paramètres supplémentaires, tels que la rigidité aortique, le score calcique, la densité osseuse ou encore la vitesse de conduction cérébrale (neurotransmetteurs).

1. Mesurez votre pouls au repos

Chez une personne en bonne santé, le cœur bat entre 60 et 100 fois par minute. Chez les athlètes, ce chiffre peut descendre en dessous de 50 (le cycliste Miguel Indurain, quintuple vainqueur du Tour de France, avait un rythme cardiaque de 28 battements par minute). Au repos, votre fréquence cardiaque devrait se situer dans cette fourchette, bien que certaines personnes puissent avoir un rythme plus lent, une condition appelée bradycardie.

Pour mesurer vos pulsations, placez deux doigts de votre main droite dans le creux du poignet gauche, juste sous le pouce, sur l'une des principales artères. Comptez le nombre de battements pendant 15 secondes, puis multipliez ce chiffre par 4 pour obtenir le nombre de pulsations par minute.

Un rythme cardiaque bas au repos est généralement le signe d’un cœur en bonne santé. En revanche, un rythme élevé indique que votre cœur doit fournir plus d’efforts pour obtenir le même résultat, ce qui le rend moins efficace.

Si votre pouls au repos dépasse 100 battements par minute, ajoutez 1 an à votre âge chronologique.

2. Évaluez votre souplesse

Avec l’âge, la souplesse tend à diminuer, même chez ceux qui pratiquent régulièrement la gym ou un sport. Divers facteurs, comme une déshydratation marquée, une accumulation de dépôts de calcaire ou une perte de fibres de collagène dans les muscles, peuvent accentuer cette limitation, particulièrement chez les personnes âgées. À tout âge, le niveau de souplesse peut être un indicateur intéressant de l’état général de santé.

Pour tester votre souplesse, asseyez-vous sur le sol avec le dos bien droit et les jambes allongées et serrées. Étendez vos bras devant vous, au même niveau que vos épaules.

Placez un premier repère sur le sol juste sous le bout de vos doigts, à côté de vos jambes. Ensuite, penchez-vous lentement vers l’avant, sans plier les jambes, et marquez un deuxième repère là où vos doigts atteignent. Mesurez la distance entre ces deux repères.

  • Si cette distance est inférieure à 12 cm, ajoutez 1 an à votre âge chronologique.
  • Si elle est supérieure à 24 cm, retirez 1 an à votre âge chronologique.
  • Si elle se situe entre 12 et 24 cm, ne modifiez rien.
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3. Testez votre force

La force musculaire atteint son apogée autour de 30 ans, puis commence à décliner. Chez les personnes sédentaires, cette diminution est marquée par une perte de masse musculaire de 3 à 5 % par décennie. Même les personnes actives n’échappent pas à cette tendance. Cette perte musculaire peut entraîner des conséquences notables : baisse de la force, diminution de la mobilité, et augmentation du risque de chutes et de fractures.

Pour évaluer votre force, réalisez des pompes avec les genoux au sol. Gardez le corps bien droit et descendez le torse à environ 10 cm du sol. Faites autant de pompes que possible avant de devoir vous arrêter.

  • Si vous faites moins de 10 pompes, ajoutez 1 an à votre âge chronologique.
  • Si vous effectuez entre 10 et 19 pompes, ne modifiez rien.
  • Si vous réussissez 20 à 30 pompes, retirez 1 an.
  • Si vous dépassez 30 pompes, retirez 2 ans.

4. Calculez votre rapport taille-hanches

Avec l’âge, la prise de poids s’accompagne souvent d’une modification de la répartition des graisses corporelles. Le rapport taille-hanches est un indicateur clé pour estimer cette distribution et évaluer les risques de diabète, d’hypertension, de maladies cardiovasculaires ou même de certains cancers.

Pour calculer ce rapport, mesurez votre tour de taille à 5 cm au-dessus du nombril et votre tour de hanches à leur point le plus large. Divisez la valeur de la taille par celle des hanches.

  • Pour les hommes : si le rapport est supérieur à 1,0, ajoutez 1 an à votre âge chronologique.
  • Pour les femmes : si le rapport est supérieur à 0,85, ajoutez 1 an.
  • Si votre rapport est inférieur à ces seuils, ne modifiez rien.

5. Calculez votre IMC

L’Indice de Masse Corporelle (IMC) est un outil reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour évaluer la corpulence d’une personne. Il est plus précis que le poids seul, car il prend en compte la taille et permet de déterminer si vous êtes en sous-poids, en surpoids ou en obésité.

L’IMC se calcule ainsi :
IMC = poids/ taille. Il suffit de diviser votre poids en kilos par votre taille au carré (taille multipliée par elle-même). Selon l’OMS :

  • IMC normal : entre 18,5 et 24,9.
  • IMC inférieur à 18,5 : sous-poids.
  • IMC entre 25 et 29,9 : surpoids.
  • IMC supérieur à 30 : obésité.

Ajoutez ou soustrayez en fonction de votre IMC :

  • +1 an si votre IMC est inférieur à 18,5.
  • +2 ans si votre IMC est entre 25 et 29,9.
  • +3 ans si votre IMC est supérieur à 30.
  • -1 an si votre IMC est entre 18,5 et 24,9.

6. Évaluez votre sommeil

Le sommeil est crucial pour le repos et la réparation du corps et du cerveau. À l’inverse, un manque de sommeil chronique augmente les risques d’obésité, d’accidents vasculaires cérébraux, d’hypertension et de troubles cognitifs. Un adulte devrait idéalement dormir entre 7 et 9 heures par nuit. Dormir moins peut entraîner une fatigue physique et mentale, donnant une sensation générale de vieillissement.

Ajoutez ou soustrayez en fonction de vos habitudes :

  • +1 an si vous dormez entre 5 et 6 heures, ou plus de 9 heures par nuit.
  • +2 ans si vous dormez moins de 5 heures par nuit.
  • -½ an si vous dormez entre 7 et 9 heures par nuit.
Homme brun avec tee-shirt blanc qui dort sur le côté avec couette et taie d'oreiller à rayures beiges et blanches

7. Tabac et alcool : quel impact ?

Tout le monde sait que fumer (même passivement) et boire en excès sont nuisibles à la santé.

  • Tabac : Si vous fumez, ajoutez 3 ans à votre âge chronologique.

    • Si vous avez arrêté il y a moins de 5 ans, retirez 1 an.
    • Si vous avez arrêté il y a plus de 5 ans, retirez 2 ans.
    • Si vous n’avez jamais fumé, retirez 3 ans.
  • Alcool : Une consommation modérée (1 verre par jour pour les femmes et les hommes de plus de 65 ans, 2 verres par jour pour les hommes de moins de 65 ans) est admise.

    • Si vous dépassez ces doses, ajoutez 2 ans.
    • Si vous respectez ces doses, retirez ½ an.
    • Si vous ne buvez pas d’alcool, retirez 1 an.

8. Votre alimentation

Comme le disait Hippocrate : « Que ton alimentation soit ta première médecine. » Pourtant, dans un contexte de malbouffe industrielle et d’aliments ultra-transformés, maintenir une alimentation saine est devenu un défi. Une alimentation équilibrée, de préférence bio, favorise la santé des organes, os, muscles et articulations, tandis qu’une alimentation déséquilibrée favorise surpoids, diabète, cancers et autres maladies graves.

Ajoutez ou soustrayez selon vos habitudes alimentaires :

  • +1 an si votre alimentation est déséquilibrée ou majoritairement composée de produits industriels.
  • Ne modifiez rien si vous adoptez une alimentation saine et équilibrée.

Calculez vos résultats pour connaître votre âge biologique

Pour déterminer votre âge biologique, additionnez ou soustrayez, selon vos réponses à chaque question, les années correspondantes à votre âge chronologique. Ce résultat vous donne une estimation, mais il ne constitue en rien une fatalité. Il est tout à fait possible de ralentir le vieillissement grâce à des actions concrètes et fiables : corriger les carences ou déficits, abandonner les mauvaises habitudes (tabac, alcool, sédentarité…), privilégier une alimentation saine, équilibrée et adaptée à vos besoins, entre autres.

En suivant ces conseils, vous préserverez votre capital santé et de ralentirez efficacement le processus de vieillissement.

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